A Pondycherry, on est en Inde et pas tout à fait ! C’est une ville un peu particulière car elle a été colonisée par les français et garde une forte empreinte française : nourriture, noms des rues (Saint-Gilles, rue de la Marine, des Casernes). De nombreux expatriés y vivent et c’est une destination de prédilection des touristes français. Pondy est connue pour son ashram qui a été fondé, il y a plus de 100 ans, par Sri Aurobindo et la Mère, une française. Cet ashram est très dynamique et très impliqué dans la vie quotidienne. Il organise de nombreuses activités culturelles, sociales et sportives. Il possède également une école, des pensions et des magasins. Il s’avère justement que l’un d’entre eux, « Senteurs », propose une large gamme d’huiles essentielles. C’est aussi un laboratoire où sont créés et conditionnés parfums, huiles essentielles et eaux de Cologne. Ils distillent également quelques produits et notamment de l’eau florale de rose. Au départ, ce département de l’ashram a été créé pour fabriquer la friction de Foucaud que la Mère utilisait beaucoup. Elle le faisait venir de France jusqu’au moment où son importation a été interdite en Inde. Petit à petit, ce laboratoire a pris de l’ampleur et a commencé à fabriquer d’autres produits. Un magasin a ensuite été ouvert : Senteurs. La Mère a choisi Sukum pour gérer ce département. Elle en est maintenant la responsable depuis plus de 50 ans.J’ai été présentée à cette dame qui m’a proposé de venir passer du temps au magasin.
C’est l’occasion pour moi de rencontrer les clients, de voir ce qu’ils recherchent et ce qu’ils achètent. C’est également l’occasion d’échanger avec Sukum sur son travail, sur la Mère, le fonctionnement de l’ashram. N’ayant aucune formation en aromathérapie, elle a lu des livres et utilise son intuition. Je lui ai proposé de compléter ses connaissances en lui expliquant quelques bases de l’aromathérapie. Cette expérience est très riche car elle me permet, au travers des huiles essentielles, de découvrir la culture indienne et de comprendre la place prépondérante de la spiritualité dans la vie des Indiens. Un monsieur qui travaille à l’ashram m’a expliqué que celui de Pondy était très différent des autres ashrams. Ici, il est intégré dans la vie de tous les jours. C’est une véritable ville dans la ville. Selon lui, les autres ashrams sont davantage repliés sur eux-mêmes. Ils préconisent de travailler sur sa spiritualité en se coupant de la vie terrestre, du quotidien, voire d’espérer rester le moins de temps possible dans cette vie. La philosophie de Sri Aurobindo et de la Mère était totalement différente. L’idée est de développer sa spiritualité et de vivre sa vie dans le monde sans attendre que la mort vienne les délivrer. La notion d’entraide est largement mise en avant. Même s’ils sont décédés depuis de très nombreuses années, Sri Aurobindo et la Mère sont toujours très présents dans la vie des habitants de Pondycherry.